Jusqu'à récemment, la classification des planètes du système solaire était un fait scientifique apparemment indéboulonnable :
Mercure, Venus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton.
1 Soleil, 9 planètes, tout paraissait simple.
Or, au début du XIXème siècle, on découvrit Ceres : cet objet céleste fut d'abord considéré comme " la " dixième planète, entre Mars et Jupiter.
Mais on observa plus tard qu'il y avait autour de Ceres d'autres corps similaires plus petits qu'on nomma... astéroïdes. Ainsi fut mise à jour la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter.
Par la suite, les astéroïdes furent numérotés au fur et à mesure ; plus de 100000 ont été recensés à ce jour. Ceres ayant été observé la première – tout simplement parce que c'est l'objet le plus gros de la ceinture d'astéroïdes - elle porte fièrement le numéro 1 (nombre qui lui est décidément lié puisque la découverte de Ceres date du 1er Janvier 1801... 1/1/1 !).
Les planètes du système solaire restaient donc bien au nombre de 9. Tout allait bien... jusqu'à la découverte de 2003 UB313. Derrière cette froide désignation se cache un objet céleste qui allait bouleverser l'histoire de l'astronomie.
En effet, dès sa découverte, cet objet fut à son tour annoncé comme la dixième planète du système solaire. Il faut dire que 2003 UB313, surnommée " Xena " par ses découvreurs, avait un argument de poids : sa taille et sa masse sont supérieures à celles de ... Pluton !
Panique à l'Union Astronomique Internationale, qui se réunit alors pour décider de l'accession de " Xena " au rang de planète. Mais les astronomes présents s'orientèrent vers une question plus fondamentale : " Qu'est-ce qu'une planète ? ".
A l'issue de huit jours de débats houleux, les scientifiques établirent 3 catégories pour les corps célestes : " planètes ", " planètes naines " et " petits corps ". Planètes et planètes naines ont en commun un équilibre hydrostatique (qui leur donne une forme quasi sphérique) et une orbite autour du soleil (ce ne sont pas les satellites d'autres planètes), la différence étant que les planètes naines n'ont pas de masse suffisante pour « faire place nette dans leur voisinage orbital ». Or ce dernier cas s'applique à Pluton...
Pluton fut donc rétrogradée au rang de planète naine.
2003 UB313 fut également classée dans cette catégorie. Suite à la controverse et aux bouleversements que sa découverte avait engendrés, elle fut définitivement nommée Éris, en référence à la déesse de la discorde.
La " bonne affaire " fut pour Ceres, qui de simple astéroïde passa au rang de planète naine !
Depuis ce jour du 24 Août 2006, il n'y a donc plus que 8 planètes dans le système solaire. La volonté des scientifiques semble avoir été de limiter le terme de " planète " afin qu'il ne soit pas attribué systématiquement aux objets massifs que l'on risque de découvrir à l'avenir.
Le problème a été déplacé sur la désignation de " planète naine ". Car si 5 planètes naines sont actuellement reconnues (Eris, Ceres, Pluton, Haumea et Makemake), les objets célestes pouvant prétendre à ce titre sont nombreux, ils pourraient même être plus d'une quarantaine.
Prenons par exemple Charon. Charon a été d'abord considéré comme le satellite de Pluton, mais sa masse est trop élevée et il ne tourne pas autour de Pluton. Pluton et Charon semblent donc constituer un système double qui justifierait la désignation de planète naine pour Charon. Mais dès lors, il faudrait également attribuer ce titre à Orcus, autre objet céleste, qui est pratiquement de la taille de Pluton !
Lorsqu'on sait qu'Eris n'a été découverte qu'en 2003, on se dit que l'histoire est loin d'être terminée...
vendredi 8 janvier 2010
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